Comprendre le gène apoE : comment il influence votre alimentation et votre santé
Le gène apoE, qui code pour l’apolipoprotéine E (apoE), est au cœur de nombreuses études scientifiques récentes. L’apoE joue un rôle fondamental dans le transport des lipides dans notre organisme. Elle agit comme un ligand pour les récepteurs LDL, permettant l’élimination des particules lipidiques de la circulation sanguine. Par conséquent, ce gène influence non seulement l’assimilation des graisses, des glucides et des protéines, mais aussi notre métabolisme global.
Pourquoi tester le génotype apoE ?
Le génotype apoE est particulièrement important car il présente un polymorphisme génétique. Cela signifie qu’il existe plusieurs versions de ce gène, ce qui a des implications sur la manière dont notre corps gère les lipides, les glucides et les protéines. Ce génotype fait partie d’un trio de gènes évolutifs – avec LCT (qui code pour la lactase) et DIO2 (qui régule la conversion de la thyroxine en sa forme active, la triiodothyronine) – qui ont été façonnés par l’évolution humaine au fil des millénaires.
Une brève histoire de l’évolution de l’apoE
L’histoire du génotype apoE remonte à environ 135 000 ans, lorsque l’apoE4 était la seule version présente. Avec l’augmentation de la consommation de glucides, le gène apoE3 est apparu. Puis, il y a 85 000 ans, avec l’accroissement des besoins en graisses, le gène apoE2 a émergé. Ces variations génétiques ont été influencées par les changements dans nos régimes alimentaires au cours de l’évolution.
Les trois génotypes apoE : E4, E3 et E2
1. Le génotype apoE4 (environ 20 % de la population)
Le génotype apoE4 est associé à un risque accru d’hypercholestérolémie, de maladies cardiovasculaires et de la maladie d’Alzheimer. Les personnes porteuses de ce génotype tendent à accumuler les graisses, ce qui peut augmenter le cholestérol, en particulier en réponse aux graisses saturées présentes dans la viande rouge et les produits laitiers.
Conseils diététiques :
- Limiter les graisses saturées, notamment la viande rouge, les produits laitiers, l’huile de coco et l’huile de palme.
- Surveiller le cholestérol LDL oxydé et le rapport HDL/LDL.
- Privilégier les graisses végétales, adopter une alimentation équilibrée et pratiquer des activités physiques et intellectuelles régulières.
2. Le génotype apoE3 (environ 70 % de la population)
Le génotype apoE3 est le plus courant et nécessite un régime alimentaire riche en graisses et pauvre en glucides (high fat low carb). Un régime cétogène strict n’est pas recommandé, car il peut entraîner des symptômes tels que fatigue et envies sucrées.
Conseils diététiques :
- Consommer une variété de graisses : graisses animales (viande, œufs, poisson, fruits de mer) et graisses végétales (huiles, noix, graines, dérivés de l’olive et de l’avocat).
- Limiter la consommation de fruits riches en sucres et privilégier les baies.
- Les produits laitiers peuvent être consommés en quantité modérée.
3. Le génotype apoE2 (environ 5 % de la population)
Le génotype apoE2 est le plus rare et nécessite une alimentation très riche en graisses et pauvre en glucides. Contrairement aux autres génotypes, les personnes apoE2 ne devraient pas réduire leur apport en graisses. L’alimentation standard, riche en glucides, est contre-indiquée.
Conseils diététiques :
- Adopter une alimentation proche du régime cétogène, mais modérée en fonction de l’activité physique.
- Limiter les féculents et les céréales.
- Une alimentation saine et équilibrée peut offrir des bénéfices neuroprotecteurs.
Comprendre votre génotype apoE
Le génotype de chaque individu est influencé par les allèles de ses deux parents. Ainsi, si vous êtes E4-E4, E3-E3, ou E2-E2, vous pouvez suivre des recommandations alimentaires spécifiques à votre génotype. En revanche, les individus avec un génotype mixte, comme E4-E2 ou E4-E3, devront adapter leur alimentation en fonction des caractéristiques combinées de ces versions génétiques.
Les erreurs fréquentes liées au génotype apoE
Il est courant de commettre des erreurs alimentaires lorsqu’on ignore son génotype apoE. Par exemple, une personne avec un génotype apoE2 pourrait suivre un régime pauvre en graisses, alors que son métabolisme en a un besoin important. De même, une personne apoE4 pourrait consommer des produits riches en graisses saturées, ce qui aggraverait ses risques de maladies cardiovasculaires.
Connaître votre génotype apoE peut vous aider à adapter votre alimentation et vos habitudes de vie pour optimiser votre santé et prévenir certaines pathologies.
Qu’il s’agisse de minimiser les risques de maladies cardiovasculaires ou d’adopter un régime alimentaire plus équilibré, consultez Claudia Stroia.
Spécialiste en médecine fonctionnelle, elle vous fournira les recommandations alimentaires en fonction de votre génotype.